« La plus belle chose qui puisse arriver à un être humain, c’est de découvrir ce feu sacré, le feu de son âme. Et de faire en sorte que sa vie entière soit l’expression de ce feu intérieur » Annie Marquier
Très jeune, je sentais couver en moi ce feu intérieur dont parle Annie Marquier, un feu dont je ne savais pas grand-chose à l’époque, hormis qu’il était constitutif de ma nature profonde et donc partie intégrante de mon chemin de vie.
Ce feu s’est manifesté à plusieurs reprises dans ma vie, notamment dans les périodes de crises et de chaos. Crises qui constituent à mes yeux un tremplin (certes douloureux) vers la guérison intérieure et l’éveil spirituel. Elles sont des étapes de vie souvent nécessaires pour devenir une personne, au sens plein et entier, et pour nous relier intimement à l’Être essentiel en soi, dont parle Dürckheim.
La traversée des enfers personnels…
Je pourrais dire que, d’une certaine manière, j’ai traversé mes enfers personnels…
Le plus exigeant et violent fut sans nul doute l’assassinat de ma mère alors que j’avais 24 ans. Une apocalypse dans ma vie qui a nécessité des années de thérapies pour retrouver le sens et le goût de la vie. Quand on vit un trauma, peu importe l’âge, celui-ci se reconnecte spontanément aux évènements traumatiques précédents, alourdissant ainsi la charge affective et émotionnelle du dernier maillon.
Dans de telles circonstances, un travail de guérison psychique s’est imposé à moi très jeune. Un travail vital, puisqu’il était question soit de devenir folle ou de me laisser mourir, soit de survivre, mais surtout de « métaboliser » suffisamment ce drame pour qu’il devienne un « engrais » fécond, dans mon cheminement intérieur.
Apprendre à devenir pleinement humain
Je sentais en effet, que cet évènement qui pulvérisait toutes mes structures et croyances, avait vocation à faire jaillir de l’intérieur, quelque chose de nouveau. Une conscience renouvelée, une force psychique, une liberté d’être, une confiance absolue en la vie ? Ce n’était pas forcément clair ni facile à mettre en mots, mais malgré mon jeune âge, j’avais une conscience aiguë de cet enjeu à caractère initiatique. La question hautement alchimique de la transmutation du plomb personnel en or, s’est donc imposée à moi et n’a jamais cessé de demeurer au cœur de mes questionnements. Car pour moi, là est l’essence de la vie : apprendre à devenir pleinement humain…
Retrouver un pas léger
Toutefois la clef de voute de cette transmutation est notre attitude face aux épreuves. En effet, comment accueille-t-on les épreuves ?
Préférons-nous passer à côté ou en extraire la substantifique moelle ? C’est-à-dire, cahin-caha, choisir de grandir, de murir et de nous élever vers quelque chose de plus ample et de plus conscient ; empruntant alors un sentier certes escarpé, mais qui nous conduit d’un état de discorde et de chaos intérieur vers le Cosmos. Soit un nouvel univers intérieur, pacifié, réunifié, donc plus harmonieux, mais également d’avantage relié à l’âme du monde…
Ainsi, chemin faisant, nous retrouvons le pas léger de celui qui s’est affranchi de ses dragons intérieurs et de l’emprise du monde et qui regoûte, en toute simplicité, aux mystères et à la magie de la vie…